Le Tribunal de grande instance a tranché ! Ce 16 juin le Département était convoqué comme victime pour une affaire de mutilations d’arbres et cultures sur presque 3 hectares (soit 7 terrains de football) en forêt de Dziani-Bolé. Les contrevenants ont été condamnés chacun à 500 € ferme et 2500 € en sursis. Et en cas de récidive, à 7500 € d’amende. Les Procureur et Président ont rappelé l’importance des forêts pour l’eau, et ce dans l’intérêt de tous les maorais.

Les mutilations concernaient une plantation d’acacia datant des reboisements de padzas d’il y a plus de 30 ans. Contrairement à ce qui avait été avancé par les contrevenants, il ne s’agissait malheureusement pas de planter des arbres « solides » comme des manguiers ou jacquiers, pour la subsistance de leur famille. Comme dans la majorité des cultures illégales en forêt publique ou privée, les photos démontrent plutôt un objectif de production de bananes, en quantité suffisamment importante pour sa revente.

A ces rappels, on pourrait ajouter un grand nombre de services écosystémiques fournis par les forêts. Mais sur le volet social, on pourrait aussi rappeler qu’une grande partie des cultures illégales sont ici cultivées par des personnes en situation irrégulière, sous travail dissimulé.

La lutte contre la déforestation est donc prioritaire à Mayotte, d’autant plus avec les chiffres inquiétants publiés récemment par l’UICN, à partir des données de l’Observatoire de Mayotte : 1400 hectares de terres boisées disparaissent tous les 5 ans, amenant Mayotte à un taux de déforestation annuel de 1,2%, le plus élevé de France et même similaire à ceux de l’Argentine ou de l’Indonésie.

Alors que fait-on pour limiter la déforestation à Mayotte ? Pourquoi pas limiter nos achats de fruits et légumes aux cultivateurs déclarés, en direct ou à travers les coopératives et marchés ? Car la banane et le manioc sont à Mayotte ce que le palmier à huile est à l’Indonésie.